Les protéines végétales de mieux en mieux perçues par les consommateurs ?

Le groupement d’étude et de promotion des protéines végétales (GEPV) publie ce mois-ci son cinquième baromètre consommateurs. L’étude montre que les Français ont une perception de plus en plus positive des protéines végétales.

Selon la cinquième édition du baromètre consommateurs mené par le GEPV, 92% des Français, soit 4,5% de plus qu’en 2018 pensent que les protéines végétales (graines, légumineuses, noix et oléagineux) sont bonne pour la santé. 84% sont persuadés qu’elles sont bonnes pour l’environnement. Une perception positive en forte hausse (+10,5%) par rapport au dernier baromètre réalisé en 2018.

Une perception de qualité

80% des Français interrogés estiment que les protéines végétales sont complémentaires aux protéines animales (+4%) et 73% de bonne qualité (+12%).

Pour la première fois cette année, les protéines végétales sont perçues comme étant de « meilleure qualité que les protéines animales » d’un point de vue environnemental (60%) et pour la santé (53%).

« On observe une véritable transition alimentaire amorcée en 2016. Les Français désirent désormais donner du sens à leur alimentation. Les protéines végétales se révèlent être un élément de diversification efficace pour répondre aux nouvelles tendances de consommation » explique Hubert Bocquelet, du GEPV.

Une image positive auprès des femmes et des jeunes

Cependant, l’intérêt des Français pour les protéines végétales est différent selon les cibles de consommateurs. Les femmes (6,5/10), les jeunes de 18-24 ans (7), les artisans / commerçants et chefs d’entreprise (7,2) et les habitants d’Île-de-France (6,7) sont ceux qui ont la meilleure image des protéines végétales. A l’inverse, cet enthousiasme est moindre chez les 50-64 ans (5.9), les ouvriers (4,7), les habitants du Sud-Ouest (6) et les hommes (6,3).Source : GEPV

Néanmoins du coté de l’offre…

À l’heure où les produits utlra-transformés sont pointés du doigt pour leurs effets néfastes sur la santé, les compositions d’une grande majorité des produits végétariens et substituts protéiques d’origine végétale sont loin d’être irréprochables. L’Association nationale de défense des consommateurs CLCV a épluché les étiquettes des viandes de soja et galettes végétales qui fleurissent dans les rayons. Si la qualité nutritionnelle est au rendez-vous, la composition est largement améliorable.

Plus de la moitié des produits sont principalement composés…d’eau !
Les ingrédients d’origine végétale ne représentent en moyenne que 39 % de la recette. Ce sont les galettes végétales qui en comportent le plus (53 %). Quid de la suite de la recette ? Elle est composée de matières grasses, de sel, d’épices et d’additifs.

Plus de la moitié des produits de notre étude contiennent de l’eau comme ingrédient principal. Dans le détail, la catégorie que nous avons nommé « imitation viandes » sont les plus concernées (72%), puis les produits panés (67%) et enfin les galettes végétales (31%).

La quantité d’ingrédients d’origine végétale pour une même catégorie peut être multipliée jusqu’à 5 ! Par exemple, les steaks de soja Sojasun ont 67% d’ingrédients d’origine végétale contre seulement 11.6% pour les steaks de soja de la marque Herta. Cet écart est moins flagrant pour les catégories des galettes végétales et des produits panés.

8 produits sur 10 contiennent au moins un additif
Les produits végétariens ont une image de produits naturels sans additif. Pourtant, 80% d’entre eux en contiennent au moins un additif. Cela peut paraître étonnant pour des produits qui ont une image saine mais qui sont pourtant ultra-transformés !

La majorité des additifs utilisés sont des texturants (64%), des arômes (23%), et des colorants (3%). Les 9% restants sont des additifs divers : acidifiant, anti-agglomérant, antioxydant. Les texturants sont très utilisés afin de se rapprocher le plus possible de la consistance d’un steak de viande, ce que ne permettent pas les protéines végétales seules dans la plupart des cas.

Ce sont les produits « imitation viande » qui en ont le plus, en moyenne 1.8 additifs par produit. Nous encourageons les industriels et les distributeurs à augmenter les protéines végétales et à réduire au maximum l’utilisation d’additifs et d’arômes.

Et le Bio ?
Selon la réglementation, les plats préparés bio ne doivent pas contenir des colorants et des arômes chimiques de synthèse, ni exhausteurs de goût. Mais une cinquantaine d’additifs restent autorisés (contre plus de 300 pour les produits non bio).

Dans les produits bio de notre enquête, la méthylcellulose est remplacée par d’autres texturants autorisés, tels que la farine de caroube, la gomme de guar, le chlorure de calcium ou le chlorure de magnésium.

Les produits bio ont en moyenne moins d’additifs que ceux non bio. Ils contiennent principalement des texturants mais aucun ne contient d’arômes ni de colorant.

Enquête réalisée entre début avril et fin juin 2020 sur 95 produits vendus dans les drives de 16 enseignes de la grande distribution.

Source : clcv.org        lsa-conso.fr

Image : Pixabay